Alors que le printemps s’est installé en France depuis quelques semaines, certains agriculteurs se demandent encore vers quels semis se tourner cette année. Si la tradition consacre le maïs et le tournesol comme les meilleures cultures du printemps, il faut tenir compte de plusieurs paramètres avant de faire son choix. Il s’agit de la rotation, la disponibilité en semences, le débouché et la rémunération.
Grâce à sa capacité d’adaptation exceptionnelle, le maïs fait partie des cultures les plus répandues au monde. En France, on le plante essentiellement au printemps, tout comme le tournesol. Si ces deux plantes offrent un meilleur rendement du point de vue économique et agronomique, les agriculteurs peuvent se rabattre sur d’autres espèces suivant la rotation, la disponibilité en semences, le débouché et la rémunération.
Le sorgho en remplacement des cultures classiques
En premier lieu, le sorgho a la réputation d’être résistant à la sécheresse et peu cher car ne nécessitant pas d’investissements ni pour le semis, ni pour la récolte. Il offre une bonne alternative au tournesol dont l’approvisionnement en semences sur les marchés connait des tensions ces dernières années. Selon certaines expérimentations menées sur des limons hydromorphes à Noyant de Touraine, le sorgho de petite taille, apprécie un lit de semence correct et non motteux. Cependant, il peut s’accompagner de certains défauts d’implantation grâce aux possibilités de tallage et à sa capacité à pallier au manque de densité. En ce qui concerne la date de semis le sorgho exige des sols plus réchauffés que le maïs et il faut faire preuve de patience avec lui.
Le soja en rotation
Les producteurs peuvent aussi se tourner vers le soja, qui a une facilité d’implantation et de récolte en sols fragiles. Cette culture peut être établie en rotation avec le blé et l’orge avant de la diversifier et d’y inclure du colza. On optera pour des semis tardifs pour obtenir des implantations saines au environ du 10 avril avec un combiné de herse rotative. Ce semis est idéalement préparé par un passage de déchaumeur dans le couvert végétal.
Le lin, le sarrasin et la féverole
Autres cultures du printemps potentiellement intéressantes : le lin, le sarrasin et la féverole. Elles sont parfaites pour abandonner les cultures classiques comme le maïs et le tournesol, qui nécessitent parfois beaucoup d’interventions et coûtent donc cher. Or, le lin, le sarrasin et la féverole offrent une réduction optimisée des charges. Pour ces espèces, il est conseillé de faire également une rotation avec du colza, du blé, du pois et de l’orge. Enfin, il y a la possibilité, pour les agriculteurs, de cultiver le lupin, qui peut accroître l’autonomie des élevages en protéines. Toutefois, il faut garder à l’esprit que les rendements varient d’une année à l’autre, en raison du manque d’azote. Ce déficit retarde le démarrage de la culture et complique le désherbage. L’alternative serait alors de se rabattre sur le pois protéagineux. Avec cette espèce, les rendements sont plus élevés et le désherbage plus aisé que pour le lupin.