Éco-score : des critères contestables ou incomplets

Le secteur de l’agroalimentaire, en adéquation avec des acteurs du numérique, a récemment mis en place un système d’Éco-score affiché sur les packagings des produits vendus pour noter leur bilan écologique. Partant d’une intention de transparence envers le consommateur, des problèmes émergent. Certains critères paraissent flous, d’autres sont absents remettant en cause la légitimité de cet outil.

L’Éco-score obéit à une méthodologie précise et prédéfinie. Méthodologie qui apparaît pourtant incomplète quand on se penche dessus. En effet, celle-ci paraît totalement incapable d’aiguiller convenablement le consommateur concernant des aliments issus de systèmes en transition agroécologique ou non. Cet oubli est provoqué par le principe même du calcul de cet Éco-score qui se base sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits. Un ACV reposant sur l’analyse de la production, les labels, la saisonnalité ou encore le pays producteur. Seulement cet ACV ne se concentre que sur les points négatifs des produits concernant leur impact environnemental et considère ainsi les bons produits comme ceux qui économisent le plus de ressources. De ce fait l’ACV oblitère complètement de ses calculs les produits qui procèdent à la régénération des ressources.

Un autre problème venant noircir la légitimité de cet outil, réside dans sa vision dichotomique séparant le monde entre des terres riches, naturelles et pleines de biodiversité, d’espaces habités par l’homme, dégradés et pauvres en biodiversité. Un tel constat n’est pas représentatif de la réalité puisqu’énormément de terres dites « naturelles » portent des marques d’une activité humaine comme les bocages par exemple. Un bocage recèle très souvent des merveilles de biodiversité qui n’ont rien à envier à certains milieux préservés et sont pourtant issues d’une activité humaine. De plus, l’activité humaine agroécologique vise à améliorer la biodiversité d’un lieu et non de le rendre plus pauvre comme l’estiment les critères de l’Éco-score.

Tenter de combler ses limites par des labels

Bien conscients des limites de l’ACV, des labels ont été mis sur pieds pour venir compléter cette estimation d’impact environnemental d’un produit. L’un des plus connus est celui de la mention « sans huile de palme » d’un produit. Seulement un problème persiste, certains labels ne sont là que pour imposer des moyens à mettre en œuvre par les agriculteurs sans apporter des mesures des résultats. Ainsi, il serait intéressant à l’avenir de se pencher davantage sur la raison d’être de l’agroécologie : l’agriculture qui régénère les sols et les écosystèmes sans utiliser aucun produit de synthèse. Autrement désignée comme l’agriculture biologique de conservation (ABC), elle témoigne un mode de travail qui se perfectionne chaque année et cherche sans arrêt à rendre sa production plus respectueuse de l’environnement. Il s’agirait là d’un critère qui certifierait au consommateur la qualité environnementale du produit.

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