Itinéraire de la bergère en colère

Noémie Collet, à la tête d’un élevage de chèvres dans les Alpes est issue de la jeune génération d’agriculteurs qui souhaitent reprendre leur destin en main. Une génération qui a vécu de rudes épreuves et qui a aujourd’hui des convictions à défendre.

Noémie a repris l’exploitation parentale d’élevage de chèvres en 2013 et travaille aujourd’hui aux côtés de sa mère. Chaque jour, pas moins de 200 litres de lait de chèvre sont transformés en toutes sortes de produits allant des yaourts au fromage de raclette sans oublier le produit qui fait sa notoriété : le chevrotin.

L’activité de Noémie favorise les circuits courts, ses points de vente n’excèdent pas les 10 kilomètres de distance avec son exploitation. De plus elle procède à une agriculture biologique, ses chèvres pâturent dans les hauteurs pendant l’été et sont nourris d’aliments naturels l’hiver. Enfin, le lait de Noémie est labellisé AOP certifiant de la qualité de son travail. Si tous les voyants sont au vert pour que l’exploitation de Noémie soit une franche réussite, en vérité la vie ne l’a pas épargnée.

Une suite d’obstacles à gravir

La prise de fonctions de Noémie n’a pas du tout été préméditée. Lorsqu’elle était étudiante son père tombe d’une échelle en 2007. Il est physiquement et moralement très atteint. Noémie et sa mère sont contraintes d’abandonner respectivement leur situation actuelle pour tenter de faire survivre l’exploitation.

Suite à cet accident fâcheux, les ennuis ne s’arrêtent pas là pour la jeune agricultrice. La municipalité lui refuse des travaux pour rendre l’accès à sa ferme praticable pour des voitures touristiques. Elle ne peut donc pas mettre en place de point de vente sur place. Plus tard, la source d’eau qu’elle utilise pour élever ses chèvres est victime d’une sérieuse pollution en raison d’une décharge illégale à proximité. Malheureusement, étant jeune et évoluant dans un secteur majoritairement masculin, elle a du mal à faire valoir ses droits et n’a pas bonne réputation dans la région.

Cependant, malgré toutes ces embûches, Noémie ne renonce pas et continue à se battre pour obtenir ce qu’elle veut. En se servant des réseaux sociaux sous le pseudonyme de la bergère en colère, elle candidate au titre de miss France agricole 2019. Titre qu’elle obtient cette année-là face à 125 autres candidates. Cette nouvelle notoriété a pour effet de lui procurer les opportunités dont elle rêvait. En 2020, sept ans après s’être installée, ses soucis se sont envolés et sa notoriété lui sert à prendre la parole sur le monde agricole actuel et son évolution.

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