Lutte contre la propagation d’algues en Bretagne, les résultats sont jugés insatisfaisants

Mardi 20 juillet, a été le théâtre à Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes-d’Armor d’une rencontre entre les magistrats de la Cour des comptes et les acteurs locaux pour débattre au sujet de la lutte contre la propagation d’algues vertes qui dure depuis déjà dix ans et de son évolution. Le constat est unanime : il faut mettre plus de moyens pour que les résultats soient satisfaisants.

Depuis 2011, la question de la prolifération des algues vertes anime les plans publics de la Bretagne pour tenter d’éradiquer ce fléau. Seulement, dix ans plus tard, en 2021, le constat est amer. Les résultats obtenus et démontrés par les magistrats de la Cour des comptes montrent un impact limité sur cette prolifération qui n’a que faiblement ralenti. La rencontre de ce mardi 20 juillet entre les magistrats, les élus et les agriculteurs bretons conclue sur le besoin crucial d’argent pour pouvoir employer des moyens qui seront efficaces.

En dix ans, 109 millions d’euros ont été alloués à la cause de l’endiguement des algues vertes. Si le montant peut paraître élevé au premier abord, il ne constitue en réalité qu’un cinquième des subventions allouées à la Politique Agricole Commune de Bretagne. Au-devant de la menace sérieuse que représente cette prolifération sur la biodiversité bretonne, il faudrait selon les magistrats de la Cour des comptes, multiplier ces 109 millions par cinq. Sur les dix années écoulées, ces moyens ont pu faire faiblement reculer l’échouage des algues sur les sites sableux selon Sophie Bergogne, présidente de la chambre régionale des comptes de Bretagne. Cependant, pour relativiser le constat, cette rencontre a également mis en lumière le dévouement et les efforts accomplis par les exploitants directement touchés par ce problème. À leur échelle, ils ont essayé de lutter contre cette prolifération, malgré le manque cruel de moyens financiers.

80% des agriculteurs bretons sont disposés à faire évoluer leurs pratiques

À l’issue de cette rencontre, une grande majorité des agriculteurs bretons sont prêts à faire les efforts nécessaires en modifiant leur mode de travail. D’un autre côté, ces mêmes exploitants aimeraient que des aides directes soient mises en place pour lutter encore plus efficacement contre cette situation. Mais chacun sait que le maître mot sera celui de la patience puisqu’il faudra de nouveau attendre entre cinq et huit ans pour pouvoir analyser les résultats d’une nouvelle politique à l’encontre de la prolifération de ces algues sur les côtes bretonnes.

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