Sujet tabou touchant le monde rural depuis des années, le suicide des agriculteurs est aujourd’hui un réel problème qui inquiète l’État. Un problème qui est destiné aujourd’hui à être solutionné avec la prise de mesures concrètes par l’État dans la récente publication d’un rapport sur la question.
Issu d’endettements constants, d’un repos inexistant ou d’une sévère solitude, l’acte de suicide chez un agriculteur témoigne de problèmes sociétaux vis-à-vis du secteur. En 2015, 605 cas de suicide ont été recensé chez les agriculteurs, soit une moyenne de deux par jour tout au long de l’année.
Pour comprendre précisément d’où ce phénomène émerge afin de permettre la mise en place de solutions pour accompagner ces agriculteurs, un suivi long d’un an a été réalisé. Le sénateur RDSE de l’Hérault Henri Cabanel et la sénatrice Union centriste de la Marne Françoise Férat ont rencontré plusieurs acteurs du monde agricole en proie à des envies suicidaires ainsi que des familles de victimes. Ces rencontres ont permis le développement d’un rapport proposant un total de 63 mesures envisageables pour venir en aide à ces personnes.
Les problèmes financiers et économiques au cœur du passage à l’acte
Dans les témoignages ayant été recueillis par les sénateurs, ce sont les problèmes d’endettements financiers qui sont les facteurs clés de ces malheureux évènements. Viennent ensuite d’autres motifs comme les sentiments de dénigrement, des relations familiales ou amoureuses complexes, l’isolement ou encore la surcharge de travail comparée aux revenus obtenus. Ces différents éléments de contexte cités, le déclencheur poussant au suicide est généralement lié à une mauvaise nouvelle personnelle ou professionnelle qui fait perdre pied à l’agriculteur.
Quelles solutions envisager selon le rapport publié
Dans un premier temps, le rapport préconise le déblocage d’aides financières d’urgence en cas de revenus anormalement bas pour un agriculteur. Le rapport cite le RSA comme devant devenir un outil venant en aide aux exploitations en difficulté. De plus, pour poursuivre dans la résolution des problèmes financiers, aider à l’investissement dans des petites machines permettant de réduire la pénibilité est aussi préconisé.
Afin de prévenir ces situations, le rapport estime qu’il faudrait élargir le corps de la chambre d’agriculture, des gendarmes et autres, afin de les former à déceler ces types de comportements pour pouvoir agir à temps. Une aide au remplacement est également une solution tangible pour faire souffler certains agriculteurs au bord du burnout. Enfin, le rapport préconise également d’accompagner convenablement les familles endeuillées dans cette période.