La « désintensification » de la production agricole

La désintensification des productions pourrait s’imposer comme un passage obligé pour l’agriculture de demain. Au-delà de l’impact environnemental et de la qualité de la nourriture produite, une désintensification répondrait aussi aux enjeux psychosociaux des cadences de travail beaucoup trop soutenues de certains agriculteurs.

Certains producteurs agricoles souffrent des effets du développement de leurs installations. Augmenter son nombre de terres et de bétail ajoute inexorablement du travail et de la pression sur les épaules de ces agriculteurs. Dans un quotidien de surconsommation, ce sont ces mêmes agriculteurs qui se retrouvent dans une situation de surproduction qui n’est pas envisageable sur le long terme. Cette surproduction n’est pas tenable pour ces agriculteurs qui font plus d’heures, pour une rémunération qui ne suit pas. De plus, l’impact environnemental de ce système est de plus en plus inquiétant et impose la remise en question des bons et mauvais côtés d’une surproduction agricole.

Certains exploitants prennent de plus en plus la parole au sujet d’une désintensification de leur exploitation. Phénomène qui apporterait un équilibre financier et psychologique à ces agriculteurs qui en ont besoin. Désintensifier sa production revient, par exemple, à baisser le nombre de vaches laitière dans son bétail, tout en baissant également leur production quotidienne de lait. Si l’on pense dans un premier temps à une perte de profits générale en baissant ainsi sa production, il s’avère que pour certaines exploitations, ce passage à la désintensification est salvateur.

Un processus sur le long terme

Certains témoignages racontent la mise en place de ce processus qui, une fois achevé, leur permet d’aborder leur métier au quotidien beaucoup plus sereinement. Cependant, une désintensification de son exploitation ne se décide pas en un claquement de doigt. Elle s’impose peu à peu lorsque les problèmes s’accumulent. Des problèmes sanitaires en raison d’un élevage trop dense par exemple, des obligations financières qui ne permettent plus d’assurer sereinement sa production.

Néanmoins, cette solution n’est pas universelle, elle ne convient malheureusement pas à toute la profession. Chaque exploitation a des besoins différents suivant le marché dans lequel elle se trouve, sa position géographique, la qualité de ses terres ou l’espèce qu’elle exploite.

Une évolution viable pour l’agriculture française ?

S’inspirer de la désintensification à l’échelle nationale apporterait certains changements qui pourraient avoir un effet bénéfique sur le long terme. En général, désintensifier l’exploitation du bétail par exemple, rallongerait la durée de vie des vaches. Pour les sols, désintensifier permettrait quant à lui un renouvellement naturel meilleur.

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