Les réserves collinaires : une solution contre les sécheresses

En Lozère, Yannick Charbonnier a fait le pari de miser sur les réserves collinaires pour se préparer aux possibles sécheresses des années à venir. Ces réserves sont des retenues artificielles qui stockent de l’eau de pluie et de l’eau qui ruisselle à des usages agricoles. Une solution pratique et écologique qui plus est.

Des dizaines de véhicules s’affairent au lieu-dit de Chausserans à Grèzes pour creuser et aménager les futures retenues collinaires qui serviront à stocker de l’eau. Yannick Charbonnier est l’auteur de ces travaux de grande ampleur. Propriétaire d’un élevage de près de 800 brebis et de 50 béliers, l’eau est la ressource dont il dépend le plus. En effet, ces dernières années, il a observé une baisse des réserves naturelles en eau, survenue à cause des différents épisodes de sécheresse. Selon lui, cette situation ne risque pas de s’améliorer dans les années à venir et risque même de s’empirer. C’est pourquoi il agit dès aujourd’hui pour s’assurer d’une réserve annuelle suffisante pour son exploitation en pariant sur les réserves collinaires.

Avec 240 hectares de pâturages et 850 bêtes à nourrir, les réserves d’eau doivent être assez grandes pour que l’agriculteur puisse ne jamais manquer d’eau. Les travaux sont donc colossaux, chaque jour, des camions transfèrent des centaines de tonnes de terre. Ainsi, ce projet de retenue collinaire a été présenté aux autres exploitants lors de conseil fédéral annuel de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats dexploitants agricoles). Cette retenue comportera un total de 25 000 mètres cubes d’eau et sera bien sûr autonome et renouvelable.

Un parti pris économique et écologique

Ces travaux sont avant tout une source d’inspiration pour les agriculteurs qui évoluent dans la région. Une inspiration au-devant du défi posé par le changement climatique actuel. Ce projet, qui a débuté en 2019 a obtenu des financements publics de la région, du département et de l’union européenne. Les travaux devraient s’achever en septembre 2021. Cette retenue collinaire, une fois en place et opérationnelle, permettra à Yannick de se passer de l’achat annuel de fourrage. Un investissement lui coûtant entre 65 000 et 70 000 euros pour les années sans sécheresse. La réserve d’eau suffira pour effectuer quatre coupes au lieu des deux habituelles et ainsi ne plus manquer de fourrage l’hiver. Cette économie lui permettra d’augmenter sa rémunération et favorisera le développement de son exploitation.

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