Quelles conséquences attendre d’un futur moins carné ?

D’ici à 2050, les experts estiment qu’une baisse de 30 à 50% est à prévoir pour le cheptel français. Une estimation élevée qui laisse beaucoup de questions sans réponses et qui promet de sévères conséquences sur l’emploi notamment.

Dans le cadre de politiques de lutte contre le réchauffement climatique, le changement de régime alimentaire des populations apparaît être un enjeu fondamental. D’ici aux prochaines décennies, le cheptel français risque inévitablement de baisser. Cependant quel impact néfaste le cheptel actuel a sur l’environnement, qui nécessite cette prise de mesures ? La stratégie nationale bas carbone (SNBC) intervient depuis 2018 en réglementant les trajectoires d’émissions de carbone afin de les réduire. Cette réglementation concerne donc le secteur agricole et plus particulièrement celui de l’élevage qui génère actuellement trop d’émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, la SNBC anticipe une baisse de 25% du cheptel de vaches laitières et 30% de truies d’ici 2050.

Certains réseaux et bureaux d’études pensent que cette baisse reste insuffisante pour pouvoir rétablir la situation environnementale d’ici 2050. Par exemple, le bureau d’études Solagro recommande lui une baisse de 70% du nombre de vaches laitières pour assurer un résultat satisfaisant. Seulement quelles sont les conséquences de ces baisses envisagées pour l’employabilité du secteur dans les prochaines décennies ?

Une réduction brute atteignant les 50% des emplois en élevage

Une telle baisse reviendrait à faire une croix sur la moitié des emplois actuels dans le secteur de l’élevage. Relocaliser l’industrie pour faire en sorte qu’elle soit moins présente à l’Ouest comme elle l’est actuellement permettrait également de réduire cette suppression d’emploi. Pour l’heure, la question est de décider de quelle espèce réduire le plus l’exploitation dans les années à venir. Statistiquement c’est la filière bovine qui émet le plus de CO2 avec 52 millions de tonnes contre 3,8 pour l’élevage porcin ou 3,2 du côté de la volaille. Enfin, la répartition géographique comme abordée juste au-dessus pose problème et nécessite une réorganisation des exploitations sur le territoire.

Si les questions demeurent encore nombreuses, il est important de savoir qu’une baisse est déjà à l’œuvre en France. Entre 2015 et 2019, la France a perdu 5% de ses vaches laitières. Entre 2010 et 2020 dans le cas des truies, c’est une baisse de 19% qui a été observée.

Cependant du côté du ministère de l’agriculture, le maintien du cheptel actuel reste un objectif à atteindre pour maintenir la souveraineté alimentaire même si les dirigeants reconnaissent qu’une baisse favoriserait la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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